Cinéma : Petit guide de dissection

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Nous avons tous sous les yeux, tous les jours, les meilleurs outils pour devenir cinéaste. Il n’y a qu’à changer son regard : mélangez deux-trois mots de vocabulaire, quelques notions théoriques de base, un extrait de film (ou autre) de votre chois de 2 minutes disséqué dans ses moindres recoins, renouvelez deux à trois fois l’exercice, décorez à votre façon, servir chaud, c’est prêt : vous avez dans votre miroir un(e) cinéaste fin-prêt(e) à se lancer dans la pratique.

Allons un instant au delà du propos des images que nous consommons ou prenons dans la figure quotidiennement, et concentrons-nous sur la forme, le "comment ?".
Vous trouverez sur internet bon nombre de site sur lesquels vous trouverez ces même notions, avec bien des variantes et approches différentes. Celle ci se concentre sur le sens, et se base sur des réflexes universels du regard.

Les différents plans

Un plan est une suite continue d’images enregistrée par la caméra au cours d’une même prise.

Bien que les plans ne soient pas tous identifiables, on distingue 3 grandes familles, elles-même divisibles. Elles décrivent à chaque fois un type précis de cadrage, mais c’est surtout en terme de sens qu’elles s’organisent : Chaque famille de plan répond à une question que l’on se pose naturellement lorsque l’on découvre un nouvel univers : "où ?", "qui ?" et"que font-ils ?".
- Plans Larges : un plan large est un plan général sur le lieu où se déroule la scène. Il va souvent être utilisé pour présenter un nouvel endroit et donner des repères au spectateur (il répond à la question "où ?"). On peut distinguer le plan d’ensemble (1) et le plan moyen (2, pouvant avoir la fonction d’un plan rapproché).
- Plans rapprochés : Concerne des personnages. Il va mettre en évidence une action, un mouvement précis (il répond à la question "que font-ils ?"). Lorsqu’il s’agit de personnages humains, on peut distinguer plusieurs types de plans rapprochés : le plan rapproché poitrine (4), le plan américain (à partir des cuisses, 3), le plan taille et le plan italien (à partir des genoux).
- Gros plans : la caméra est très proche d’un objet, d’un visage. On l’utilisera surtout pour montrer une émotion : la surprise, la peur, la joie, la colère, la tristesse... (il répond à la question "qui ?"). On peut différencier le gros plan (visage, 5) et le très gros plan (yeux, mains, objet précis, 6).

Les mouvements de caméra

- Le travelling : on parle de travelling à chaque fois que la caméra se déplace : d’avant en arrière, de gauche à droite, de droite à gauche, de haut en bas.... les travellings sont fluides et demandent une aide mécanique (Rails, grue...). Ils vont souvent influencer l’émotion du plan ; par exemple, un travelling avant pourra permettre de mettre en avant un changement de l’émotion d’un personnage.
- Le panoramique : on parle de panoramique quand la caméra tourne sur son axe.
- Le zoom : C’est un travelling sans se déplacer, mais sans modification de la perspective ; un zoom amène vers un extrait de l’image initiale. Note : le zoom mécanique (= sans bague de réglage, quasi systématique aujourd’hui) est très vite indigeste... Doublé d’un travelling inverse, on obtient un travelling contrarié, célèbre dans les westerns.
- La caméra au poing : appelée aussi steady-cam ou caméra-épaule. Ce n’est pas à proprement parler un mouvement de caméra, mais l’effet que cela donne est assez singulier (effet vidéo-reportage, sensation d’authentique). C’est très à la mode depuis les années 2000, alors qu la vidéo existe dans le monde de nombre de spectateurs depuis leur plus jeune age. Les caméras s’échappent des pieds quasi-systématiquement pour suivre les petits mouvements des gros plans. C’est aussi la technique historiquement utilisée pour les caméras subjectives (caméra à la place des yeux d’un personnage)

Les positions verticales

- La plongée : la caméra est au dessus du sujet. Cela met en valeur une situation de faiblesse
- La contre plongée : La caméra est en dessous du sujet. Cela met en valeur une situation de puissance

Les lois de l’image

- La loi des 2/3 : notre regard est habitué à placer notre centre d’intérêt au 2/3 de notre champ de vision.
- La loi des 30° : Lors du passage d’un plan à un autre à une même distance du sujet, il est recommandé de marquer un angle de plus de 30°, pour ne pas donner l’impression d’un faux raccord.
- La loi du champ/contre-champ (loi des 180°) : il est préférable, lorsque deux personnages se font face, de filmer chacun des personnages du même coté de la ligne imaginaire qui les réunit, pour que leur regard donne l’impression de se croiser. Cette loi vaut également pour les sorties/entrées de champ.

Le jeudi 26 février 2015, par Rémi Duquenne